Comme vous le savez, l'Erotikos vit donc son dernier week-end...
Ce soir samedi nous fêterons avec vous ses dernières heures.
J'hésite à prévoir une palette de mouchoirs, car lorsque nous vous avons annoncé notre départ, lors de l'anniversaire du club en ce début de mois de mars, vous m'avez laissée pantoise, je dois bien l'avouer. En effet, je ne m'attendais pas à une telle surprise de votre part et surtout je ne voulais pas vous peiner comme vous avez tant eu l'air de l'être.
Bob et moi pensions que l'annonce que nous allions vous faire était un secret de Polichinelle, donc nous avons été aussi surpris que vous en voyant votre réaction. Et votre peine à l'idée de ne plus nous voir vous accueillir nous a fait également de la peine.
Je ne peux pas regretter que nous ayons vendu le club.
Bob, lui, n'en fera pas son deuil avant un moment, c'est sûr. Il ne voulait pas vendre.
Mais moi, j'en avais marre. L'impression de ne plus avancer, plus évoluer, plus trouver de nouvelles idées. Les thèmes de soirées récurrents, à part quelques unes inédites, par ci par là, mais plus vraiment d'idées neuves.
Et puis j'ai envie de voir le jour avant midi, j'ai envie de sortir les soirs où il y a du monde, c'est à dire pas un mardi ou un mercredi, où la plus part des endroits qui pourraient nous convenir ferment à 2h du matin, quand ils sont ouverts ces soirées là.
Donc, non, décidément, je ne regretterai pas de tourner la page.
Et si je verse une larme, rassurez vous, ce ne sera pas à l'idée de vous rencontrer ailleurs qu'à mon travail, lollll, car nous nous reverrons, mais de l'autre côté du comptoir.
Je n'aurai enfin plus un rapport commercial avec vous. Cela aussi me pèse. Pouvoir ne pas me dire à moi-même que si je vous vois, c'est parce que vous avez bien voulu me régler entre 20 et 50 € ce privilège (...), ça peut paraître stupide à certains, mais je vous assure que c'est pourtant bien réel. Et vous n'imaginez pas le plaisir que je vais en tirer... enfin.
Non, la larme que je verserai - peut-être- ne sera dûe qu'à l'idée que mon homme ne partage pas le même plaisir que moi, que j'espère que ce plaisir que j'aurai sera assez grand et communicatif pour faire oublier à Bob qu'il ne voulait pas quitter ces lieux. C'est vrai que l'Ero, c'est notre bébé. Et bizarrement, c'est son père qui a du mal à laisser partir son enfant.
Mais quand les enfants sont grands, lol, il faut bien se résoudre à les voir moins souvent. On est plus là pour les porter, mais peut-être plutôt pour les regarder évoluer à leur façon.
Changement de registre, je m'adressais jusque là aux amis, au clients habitués et autres de passage, à tous ceux qui ne sont venus à l'Ero que pour passer une soirée sans autre arrière pensée que de s'amuser et passer un bon moment, que ce soit pour rencontrer des inconnus ou des connus ou pour nous voir nous, bref, à tous ces vivants de la nuit qui respectent les autres et les lieux où ils vont.
Maintenant, je voudrais m'adresser aux autres, qui ne peuvent pas se reconnaître dans ceux cités juste au dessus.
Etonnamment, beaucoup d'entre eux portent le même nom: Inconnu.
Vous le croyez, vous, qu'il y a tant d'ânes qui s'appellent Martin ?
En ce qui me concerne, il a bien fallu que je me rende à l'évidence... il y en a un sacré paquet...
Mais ce n'est pas parce ces "inconnus" ne partagent que peu notre façon d'être ou de penser, que je ne leur cause pas. Maintenant, j'espère qu'ils me pardonneront ma piètre connaissance de leur langue, je ne goûte que très peu la médisance.
inconnu de quimper a écrit le 29-03-2012 à 23:31
1 commentaire:
Bravo!!! Je suis bien sûr peiné de cette disparition d'un lieu qui m'a tellement apporté malgré le peu de temps que je l'ai connu! Mais je suis heureux a la pensée qu'une histoire qui finit ne mettra pas un point final au plaisir de vous revoir! Quoiqu'en disent les aigre-fins et autres qu'en-t'a soi, vous avez menez votre vaisseau sur des eaux tumultueuses ou paisible d'une main de maitre!
A bientôt
serge
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