samedi 31 mars 2012

Le Jour J

Comme vous le savez, l'Erotikos vit donc son dernier week-end...
Ce soir samedi nous fêterons avec vous ses dernières heures.
J'hésite à prévoir une palette de mouchoirs, car lorsque nous vous avons annoncé notre départ, lors de l'anniversaire du club en ce début de mois de mars, vous m'avez laissée pantoise, je dois bien l'avouer. En effet, je ne m'attendais pas à une telle surprise de votre part et surtout je ne voulais pas vous peiner comme vous avez tant eu l'air de l'être.
Bob et moi pensions que l'annonce que nous allions vous faire était un secret de Polichinelle, donc nous avons été aussi surpris que vous en voyant votre réaction. Et votre peine à l'idée de ne plus nous voir vous accueillir nous a fait également de la peine.

Je ne peux pas regretter que nous ayons vendu le club. 
Bob, lui, n'en fera pas son deuil avant un moment, c'est sûr. Il ne voulait pas vendre.
Mais moi, j'en avais marre. L'impression de ne plus avancer, plus évoluer, plus trouver de nouvelles idées. Les thèmes de soirées récurrents, à part quelques unes inédites, par ci par là, mais plus vraiment d'idées neuves. 
Et puis j'ai envie de voir le jour avant midi, j'ai envie de sortir les soirs où il y a du monde, c'est à dire pas un mardi ou un mercredi, où la plus part des endroits qui pourraient nous convenir ferment à 2h du matin, quand ils sont ouverts ces soirées là.

Donc, non, décidément, je ne regretterai pas de tourner la page.

Et si je verse une larme, rassurez vous, ce ne sera pas à l'idée de vous rencontrer ailleurs qu'à mon travail, lollll, car nous nous reverrons, mais de l'autre côté du comptoir.
Je n'aurai enfin plus un rapport commercial avec vous. Cela aussi me pèse. Pouvoir ne pas me dire à moi-même que si je vous vois, c'est parce que vous avez bien voulu me régler entre 20 et 50 € ce privilège (...), ça peut paraître stupide à certains, mais je vous assure que c'est pourtant bien réel. Et vous n'imaginez pas le plaisir que je vais en tirer... enfin.

Non, la larme que je verserai - peut-être- ne sera dûe qu'à l'idée que mon homme ne partage pas le même plaisir que moi, que j'espère que ce plaisir que j'aurai sera assez grand et communicatif pour faire oublier à Bob qu'il ne voulait pas quitter ces lieux. C'est vrai que l'Ero, c'est notre bébé. Et bizarrement, c'est son père qui a du mal à laisser partir son enfant.
Mais quand les enfants sont grands, lol, il faut bien se résoudre à les voir moins souvent. On est plus là pour les porter, mais peut-être plutôt pour les regarder évoluer à leur façon.

Changement de registre, je m'adressais jusque là aux amis, au clients habitués et autres de passage, à tous ceux qui ne sont venus à l'Ero que pour passer une soirée sans autre arrière pensée que de s'amuser et passer un bon moment, que ce soit pour rencontrer des inconnus ou des connus ou pour nous voir nous, bref, à tous ces vivants de la nuit qui respectent les autres et les lieux où ils vont.
Maintenant, je voudrais m'adresser aux autres, qui ne peuvent pas se reconnaître dans ceux cités juste au dessus.
Etonnamment, beaucoup d'entre eux portent le même nom: Inconnu. 
Vous le croyez, vous, qu'il y a tant d'ânes qui s'appellent Martin ? 
En ce qui me concerne, il a bien fallu que je me rende à l'évidence... il y en a un sacré paquet...

Mais ce n'est pas parce ces "inconnus" ne partagent que peu notre façon d'être ou de penser, que je ne leur cause pas. Maintenant, j'espère qu'ils me pardonneront ma piètre connaissance de leur langue, je ne goûte que très peu la médisance.

inconnu de quimper a écrit le 29-03-2012 à 23:31
juste retour des choses ( veut dire que si le club ferme c'est que c'est mérité ... a force de virer les habitués ) 

L'un de ceux à qui je voulais absolument répondre, c'est ce dernier "inconnu", et oui, quand je vous dis qu'ils ont tous le même nom, je ne mens pas.
Au risque de faire passer une mauvaise soirée à l'auteur de ce dernier message sur le livre d'or, je vais lui donner une excellente raison de se dire, la prochaine fois qu'il se regardera dans un miroir, qu'il ressemble un (tout petit) peu moins à ses congénères (non non, ne me dites pas merci, c'est de bon coeur):

Vous avez raison: si le club ferme, c'est mérité. 
En effet, nous avons beaucoup fait pour que l'Erotikos fasse partie du fleuron des clubs libertins en Bretagne. Il nous en a coûté de faire une certaine sélection pour que nos visiteurs soient accueillis comme il est dû à un libertin tel que nous le voyions et le souhaitions dans notre club. 
Ce n'est pas de gaieté de coeur que nous nous sommes résolus à interdire l'entrée à certains indésirables du fait de leur comportement, de leur aspect qui ne collait pas avec les principes du club et que nous voulions libertins, ou pour n'importe quelle autre raison que nous estimions valable dès l'instant que cela protégeait le bien être de notre clientèle.,
Quand à ceux, beaucoup plus rares, que nous avons "viré", c'est que eux, qui avaient eu le bénéfice du doute, nous ont prouvé que nous avions eu tord de les laisser rentrer.
Alors, pire encore si ce sont des habitués ! C'est qu'ils auront bien caché leur jeu avant !!! Et la déception en ce qui nous concerne aura été pire encore.
Il n'est pas à mon sens de malentendu qui ne puisse être discuté et/ou dissipé. Si notre décision de ne plus vous accepter a été irrévocable, c'est que vous avez dû être bien grave.
Et certainement que dans ce cas, nous avons bien fait notre travail. Et là, summum de l'exemple, vous avez pu vous rendre compte de ce que veut dire: assumer ses opinions.
Vous avez assumé à ce moment là votre opinion en créant une situation à la suite de laquelle vous vous êtes fait virer, et nous avons assumé la nôtre en n'acceptant pas la vôtre. 

Vachement simple, finalement ?
Et ben non:
En agissant de la sorte, vous avez perdu votre crédibilité vis à vis de nous. 
Mais qu'importe, vous vous en fichez, et vous avez sans doute raison. Et puis des clubs, il y en a plein où vous pourrez aller exercer vos talents de Martin, quels qu'ils soient. A vous, cela n'a rien coûté de faire chier le monde, veinard.

De notre côté, chaque sélection impliquant un refus d'entrée, nous coûte ponctuellement de l'argent. A certaines soirées, cette sélection nous a coûté plus de  500 €. Vous pensez que cela m'a toujours fait rire ?

Alors oui, c'est bien mérité de fermer le club.
Parce qu'avec notre politique que vous désapprouvez visiblement, nous avons réussi à garder un club sain, qui a pu susciter assez d'intérêt à un repreneur désireux de reprendre une affaire sans problèmes. 
Et croyez moi, par les temps qui courent, une petite entreprise qui a réussi à rester bénéficiaire, ce n'est pas légion.
Si nous avions fermé pour les raisons que vous évoquez, c'est à la bougie que nous aurions été mis en vente, et pas au prix que vaut le fonds.
Si chez nous le club ferme, c'est parce que le panneau est passé de "à vendre " à "vendu" et non à "en liquidation"... pôv tâche.

Allez, à ce soir tous, pour la dernière....

1 commentaire:

serge a dit…

Bravo!!! Je suis bien sûr peiné de cette disparition d'un lieu qui m'a tellement apporté malgré le peu de temps que je l'ai connu! Mais je suis heureux a la pensée qu'une histoire qui finit ne mettra pas un point final au plaisir de vous revoir! Quoiqu'en disent les aigre-fins et autres qu'en-t'a soi, vous avez menez votre vaisseau sur des eaux tumultueuses ou paisible d'une main de maitre!
A bientôt
serge